Lettres vives, pour un autre enseignement du français

Texte de présentation du collectif – publié le 1er mai 2018 (Version longue : une version courte est également en ligne ici) Collectif « Lettres vives », pour un autre enseignement du français La langue française et son enseignement soulèvent les passions et déclenchent d’éternelles polémiques. Il est convenu d’en déplorer le déclin, prélude à une inéluctable extinction. Certains font même profession de souffler sur les braises, martelant sans relâche quelques prétendues évidences : l’orthographe des petits Français est aujourd’hui un désastre, l’illettrisme touche un élève sur trois, les jeunes ne possèdent tout au plus que quelques dizaines de mots de vocabulaire… Il n’y a pas à chercher bien loin le coupable de cette débâcle « civilisationnelle » : c’est l’école et ses enseignant.e.s qui n’apprennent désormais plus ni à lire ni à écrire [1] ! Littérateurs, pamphlétaires ou responsables politiques se bousculent pour prophétiser ce naufrage – avec d’autant plus de « conviction » qu’il leur assure visibilité […]

Blanquer : l’enseignement passé… au Kärcher !

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Monsieur Blanquer peut féliciter ses spécialistes en communication : ses déclarations, en particulier au Parisien du 25 avril, veille de la publication au Bulletin officiel des circulaires correspondantes, sont un modèle de rhétorique, tout à fait propre à rassurer l’électorat le plus conservateur. Tout y est en effet :  les éléments de langage pour faire vibrer l’imaginaire des lecteurs et lectrices : un « texte national de référence », une « intelligence collective », les « recherches les plus avancées », « lire, écrire, compter » et surtout « la méthode globale », qui, même si elle n’est employée nulle part, suffit à déclencher les passions ;  les formules-chocs relevant d’une pensée binaire apte à séduire celles et ceux qui aiment les réponses simples aux questions complexes : « la liberté pédagogique n’a jamais été l’anarchisme pédagogique », « Entre quelque chose qui ne marche pas – la méthode globale – et quelque chose qui fonctionne – la syllabique – il ne peut y avoir de “compromis” mixte. », « Les […]