Comment j’ai appris la mort de Maradonna

Une séance de textes libres mercredi matin 26 novembre.

Arthur sèche et joue avec son stylo.
_ "Tu joues avec ton stylo, Arthur, tu aimes jouer ?
_ Oui, à la playstation.
_ Tu as écrit en début d'année que tu aimais le rap, c'est aussi un jeu, avec les mots.
Si tu veux, écris et répéte trois fois "je joue" et tu parles ensuite de ces trois sortes de jeu.

10 minutes plus tard, je repasse par là ; la première strophe est écrite.
_ "Je n'ai pas fait ce que vous avez dit, j'ai écrit autre chose."
_ " C'est encore mieux. Ha tiens, Maradona, c'est un vieux joueur, ça. J'ai un documentaire sur lui, il faudra que je te le passe si tu veux. Il est encore connu ?

 A. les yeux ronds : " Il est mort hier".
....Ecouter les infos tous les jours, on a dit.....
_ Je l'apprends avec ton texte. Merci. Faire parler un mort, c'est un effet littéraire très fréquent : tu as fait une prosopopée et mercredi prochain, tu l'expliqueras à la classe quand tu liras ton texte.
Est-ce que tu vois d'autres effets de style dont nous avons déjà parlé en classe dans ton texte ? Arthur reconnaît l'anaphore et l'allitération, l'énumération.
Tu vas écrire une autre strophe en conservant exactement la même forme et les mêmes procédés et tu verras, ça va donner un hommage très fort.
Ensuite tu écriras l'analyse stylistique de ton texte.

A la fin de l'heure, le poème est écrit ainsi que l'analyse. Je viens de recevoir le travail d'A.
C'est moi qui ai rajouté le mot parallélisme et la référence au poème de Roubaud que nous venions de lire.

L'analyse littéraire a été écrite par Arthur durant la séance, à ma demande, à partir de notre échange oral.
Cette activité répond  à une demande  exprimée par certains élèves lors du dernier conseil : passer plus de temps sur les textes libres pour les améliorer et les exploiter.

Au lieu de passer une séance à écrire et lire immédiatement des premiers jets, on a décidé de passer une heure à écrire, puis on emporte le texte chez soi pour le cas où on veut l'améliorer et on le lit à la classe la semaine suivante.

J'ai proposé à Arthur d'écrire l'analyse, parce que notre dialogue s'y prêtait.
Cela n'est pas systématique pour chaque texte et je ne pense pas que cela soit possible ni souhaitable.

Toutefois, sans que la démarche d'analyse soit systématique pour tous les textes, j'aimerais  bien  la reproduire et la ritualiser. C'est une évolution souhaitée au fil de l'année,  et à accentuer les années prochaines encore.  Surtout après la lecture de l'article dans "Pédagogie de l'égalité"sur ce que fait Marion Agostini en français au lycée de la Ciotat  : faire l'apprentissage de l'analyse littéraire  non plus [seulement ] sur des textes d'auteur formatés pour les épreuves du bac, mais à partir des textes des élèves.
Il faut y aller doucement  ; à ce moment-là, j'ai senti que ça se mettait bien.

Merci Maradona.

Marlène

Écriture libre

Ce texte parle du joueur de football Diego Maradona. C’est une prosopopée car le texte fait parler un mort. L'anaphore "je joue" crée une allitération en "J" car la consonne J est répétée. Nous pouvons apercevoir un écho entre l'énumération de

noms de pays et de villes «Italie, Espagne, Argentine». Comme "dès que je me lève" Jacques Roubaud, ce texte appartient au genre du tombeau poétique.

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