Non, l’écriture inclusive n’est pas propagandiste !

Note : A l’heure qu’il est, la tribune à laquelle nous répondons apparaît « caviardée » sur le site de Marianne. Selon nos sources, il s’agit d’un bug. Nous avons conservé la version originale, c’est à cette dernière que nous répondons. Nous renvoyons aussi à deux autres réponses parues depuis : http://www.slate.fr/story/195341/ecriture-inclusive-tribune-marianne-academie-francaise-retour-peril-mortel https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/250920/au-dela-de-l-e-criture-inclusive-un-programme-de-travail-pour-la-linguistique-d-aujour À l’heure où le sexisme structurel ne se cache résolument plus comme en atteste le hashtag #14septembre (a), trente-deux linguistes progressistes ont choisi leur combat dans Marianne : s’insurger contre la malfaisante écriture inclusive, mère de tous les maux linguistiques contemporains ! Cette tribune, nous l’avons lue à Lettres Vives. À vingt hommes et douze femmes, tou·tes représentant de hautes instances académiques, nous nous attendions à ce que l’enthousiasme soit mesuré, nous n’avons pas été déçu·es.Cette tribune nous a posé quelques problèmes, à nous, qui refusons de considérer la langue comme une momie embaumée Les défauts d’une telle tribune Commençons par […]

Enseigner les Lettres dans l’École inclusive

Entretien avec Isabelle Ducos-Filippi, professeure de Lettres Classiques spécialisée dans l’ASH (adaptation scolaire pour la scolarisation d’élèves en situation de handicap). 1. Tu as à cœur de diffuser des informations et des pratiques autour de l’ASH, pour mieux sensibiliser les enseignant·es et aider à mieux accompagner les élèves : comment en es-tu arrivée là? Je crois que tout a commencé lors de ma première affectation, en 1986. Je venais d’avoir le concours en lettres classiques et, j’ai été nommée, loin de ma banlieue parisienne dans un collège de l’académie de Rouen où il y avait un nombre très important d’élèves allophones. Quand je suis arrivée pour prendre mon poste, j’ai eu la surprise de voir que mon service était partagé pour moitié en histoire-géo et pour moitié sur une classe de CPPN (Classes Pré-Professionnelles de Niveau) sur 24h / semaine… Pas de français, pas de latin , pas de grec… […]

Pour une ortografe qui vive ! Entretien avec Maria Candea, linguiste

Maria Candea est docteure en linguistique et maitresse de conférence à l’université. Elle a co-écrit avec Laélia Véron Le Français est à nous ! Petit manuel d’émancipation linguistique (édition La Découverte). Nous l’avons rencontrée en mai et depuis, au fil des échanges et des projets, Maria a intégré le collectif Lettres vives. Elle répond ici à quelques questions autour de l’orthographe et de sa nécessaire réforme. 1- Pour certain·es, la maitrise de l’orthographe est symbole de culture, d’instruction et même de distinction de classe. Partages-tu ces représentations ? Quels sont, selon toi, les enjeux de la maitrise de l’orthographe ? Symbole de culture,sans doute, mais indice fiable certainement pas : on peut avoir une très grande culture, dans de nombreux domaines, et avoir des soucis avec l’orthographe. Cela est vrai maintenant, car il est extrêmement fréquent que des personnes longuement scolarisées et éduquées soient en insécurité par rapport à leur orthographe, et cela a […]